Chuck Yeager

Chuck Yeager devant un F-20 Tiger – Collection Denys Jaquet

Je viens d’acquérir la photo originale d’un pilote de légende magnifiquement dédicacée.
Du coup, je voudrais partager l’histoire et la vie de cet homme qui à l’heure où j’écris ces lignes (mars 2020) est toujours vivant.

Comme quoi, vivre comme un casse coup, traverser plusieurs guerres en tant que combattant, peut vous rendre presque éternel.

Espérons que la pandémie actuelle ne sera pas le coup de grâce de Chuck, cela serait une bien triste fin pour celui qui a su braver la mort tant de fois. 

Voici son histoire.

Charles Elwood « Chuck » Yeager (né le 13 février 1923 à Myra, en Virginie-Occidentale) est un aviateur américain. Il est rentré dans l’histoire de l’aviation en étant le premier à franchir le mur du son, à bord de l’avion fusée Bell X-1, le 14 octobre 1947.

Chuck Yeager entre dans l’armée de l’air des États-Unis d’Amérique quelques mois avant l’engagement des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, le 12 septembre 1941. Affecté en Grande-Bretagne à partir de novembre 1943, il acquiert le statut d’as de l’aviation et termine le conflit avec le grade de capitaine avec treize appareils allemands abattus à son palmarès. Il est un des premiers pilotes à avoir abattu un Me 262.

Le 4 mars 1944, aux commandes de son North-American P-51B « Mustang », baptisé Glamourus Glen, il remporte sa 1re victoire en combat aérien, sur un Messerschmitt Bf 109, mais le lendemain, pour sa 9e mission de guerre, alors qu’il fait partie de l’escorte de chasse d’une vague de 219 bombardiers B-24 allant pilonner les aérodromes du sud-ouest de la France, il est pris à partie, entre Bordeaux et Toulouse, par des Focke-Wulf Fw 190 de la Jagdgruppe West — une unité d’entraînement avancé de la Luftwaffe, basée à Cazaux.

P-51b du 357th Fighter Group.
Son appareil est touché par une rafale et ses câbles de commande étant sectionnés, Yeager est obligé de s’éjecter de son avion, à une altitude de 6 000 mètres après avoir retiré son masque à oxygène. Sentant qu’il risque de s’évanouir dans sa chute, il ouvre son parachute relativement haut, à 2 500 mètres, se mettant à la merci des chasseurs allemands. Et bien que cela soit contraire au code militaire et à la tradition chevaleresque des débuts de l’aviation, de viser un homme sous parachute et sans défense, le pilote l’ayant descendu plonge à nouveau sur lui pour une nouvelle passe. Yeager est sauvé par son ailier, le capitaine William  » OBee  » O’Brien, du 363rd Fighter Squadron, 357th Fighter Group (en), qui abat le Fw 190 du pilote allemand, Irmfried Klotz, avant. Ce dernier se tue au sol, son parachute ne s’étant pas ouvert. Recueilli par la résistance française, Yeager est exfiltré par l’Espagne et reprend le combat dès le début de l’été 1944.

Après la guerre, il reste dans l’US Air Force nouvellement créée et devint pilote-instructeur, puis pilote d’essai à partir de juillet 1945. Transféré sur la base de Muroc Field en Californie (aujourd’hui la base Edwards), il est le premier homme à franchir le mur du son le 14 octobre 1947 à 10 h 18, à bord du prototype Bell X-1, avion fusée dessiné d’après la balle de calibre 12,7 mm qui sort du canon d’un fusil à vitesse supersonique10. La veille de ce vol historique, Chuck fait une chevauchée dans le désert et chute, se brisant deux côtes. Résolu à ne pas déclarer forfait pour ce vol d’essai, il tait son accident et monte le lendemain, blessé, à bord de l’appareil : pour fermer la baie vitrée de son cockpit, il doit improviser un levier de fortune avec un morceau de manche à balai dissimulé dans son blouson de cuir.

En septembre 1953, Chuck Yeager est l’un des premiers américains à piloter un MiG-15 qu’un pilote déserteur Nord-Coréen, No Kum-Sok, a remis à l’armée américaine.

En mai 1955, il retourne en Europe avec le grade de lieutenant-colonel pour prendre le commandement du 417th Fighter-Bomber Squadron sur la base de Hahn en RFA, puis sur la base de Toul-Rosières en France, de juillet 1956 à juillet 1957.

Le 10 décembre 1963, Yeager échappe de justesse à la mort, alors qu’il perd le contrôle

Lockheed F-104A-10-LO (S/N 56-0758). (U.S. Air Force photo)

du prototype Lockheed NF-104A à l’altitude de 108 700 pieds (33 131 mètres) lors d’un « Zoom climb ». Parvenant à s’éjecter après une chute vertigineuse de 100 200 pieds (30 540 mètres), il s’en sortira gravement brûlé.

Les deux vols sont racontés dans le livre de Tom Wolfe et le film du même nom de Philip Kaufman, L’Étoffe des héros (The Right Stuff).

En juillet 1966, il prend le commandement du 405th Fighter Wing sur la base aérienne américaine de Clarke, aux Philippines, et effectue 127 missions au-dessus du Viêt Nam.

Après avoir été promu Général de brigade (en anglais Brigadier-General) en août 1969, Chuck Yeager occupa divers postes avant de prendre sa retraite de l’US Air Force le 1er mars 1975.

Chuck Yaeger en 1997 lors de son vol commémoratif sur F-15

En 1986, il fit partie de la Commission Rogers chargée d’enquêter sur l’accident de la navette spatiale Challenger, détruite au lancement le 28 janvier 1986. Le 14 octobre 1997, pour fêter l’anniversaire des 50 ans du passage du mur du son, il vole à bord d’un F15 Eagle et le repasse symboliquement.

En 2003, alors âgé de 80 ans, il vole à Oshkosh sur un P-51 Mustang, en duo avec son camarade d’escadrille de l’époque, le colonel Bud Anderson.