Denys Jaquet
Conseiller municipal
Rolle 2004
Vieillesse
Dans vingt ans, la population suisse de plus de 80 ans aura doublé et 20% des Suisses auront plus de 60 ans.
En 2000, on comptait 36 retraités pour 100 personnes actives; le rapport sera de 61 à 68 retraités pour 100 actifs en 2060. Cette tendance gonflera les dépenses de l’AVS. Celles-ci devraient grimper à 36 milliards de francs en 2010, puis à 46 en 2020.
Le vieillissement de la population suisse est en train de bouleverser l’équilibre de la société. C’est l’une des grandes préoccupations de demain. En un siècle, le nombre des plus de 65 ans a triplé. Le marché du travail, la politique sociale, la planification sanitaire, mais aussi les rapports au sein de la famille sont chamboulés par ces retraités souvent en pleine forme, aux revenus confortables.
Nés juste avant ou juste après la deuxième guerre mondiale, les baby-boomers ont été une génération choyée, qui a profité des plus belles années, celles du plein emploi, celles qui aujourd’hui leur permettent d’occuper les postes clés et de voir venir. Avec l’âge, cette génération a pris des habitudes. En particulier, celle d’une croissance permanente de ses revenus. C’est aussi une génération qui, tout le long de son parcours, a eu le sentiment d’être utile. Elle a pu faire des projets à long terme et, pour ce qui concerne son entrée à la retraite, elle a vécu bétonnée dans la certitude d’une assurance vieillesse sans faille.
Cette évolution phénoménale a aussi pour conséquence la probable première rupture intergénérationnelle de l’histoire humaine avec des conséquences qui ne sont aujourd’hui pas définies.
D’un côté, nous avons les enfants des baby-boomers nés à partir des années 1980, qui eux entrent aujourd’hui dans la vie dans un climat d’insécurité, n’ont jamais connu l’idée que les études conduisaient nécessairement à la réussite. Pour eux encore, la vie est une incertitude. Ils vivent dans un univers radicalement différent de leurs parents.
De l’autre côté, nous avons les parents qui ne cèdent pas la place à leurs enfants, tout en espérant que ceux-ci pourront malgré tout assurer le financement de l’AVS.
Aider les jeunes d’aujourd’hui pour aider les vieux de demain
Dans cette équation à plusieurs inconnues, une politique visant à mieux accueillir les jeunes et les jeunes familles dans la société doit être mise en place. Il est tout de même effrayant de constater, aujourd’hui, que ceux-ci peuvent se situer dans les zones de risque de pauvreté! Les deux mesures majeures, c’est d’assurer de meilleurs salaires aux jeunes et de pratiquer une superbe politique familiale.
L’une des tâches des baby-boomers, sauf à rester dans l’histoire comme une génération perverse et dangereuse, va être d’apprendre à partager de leur vivant. Il y a là des attentes auxquelles il leur faudra répondre – sans se crisper sur leurs acquis.
Cela dit, nous avons construit une société aux avantages incroyables: l’espérance de vie s’est allongée, la qualité de vie améliorée. L’espérance de vie des handicapés a doublé, la mortalité infantile quasiment disparu. Ces succès ont un coût. Et nous devons les assumer.
Le système devra s’adapter
Pour planifier les ressources et les structures du système de santé, il est capital d’évaluer dans quelle mesure les besoins en soins vont évoluer ces prochaines années et décennies.
Une tendance repérée est que la demande de soins à domicile deviendra de plus en plus importante parce que de plus en plus de personnes âgées vieillissent en couple et demandent à rester chez elles le plus longtemps possible.
Les soins prodigués par les partenaires demeurent au premier plan
Pour l’immédiat, il faut continuer d’encourager le fait de différer le déménagement dans un home pour personnes âgées ou dans un établissement médico-social (EMS), l’entrée en institution étant aussi déterminée par le mode de vie et qu’un nombre comparativement plus élevé de personnes très âgées, notamment des hommes, seront soignées au cours des prochaines années par leur partenaire. C’est pourquoi, dans un proche avenir, les soins professionnels comprendront davantage de conseil et d’encadrement (conjugaux) des couples d’âge avancé. Ces services incluront la gestion des conflits, des ambivalences et des charges que peut générer le besoin en soins d’un partenaire.
Outre l’encadrement et les soins assurés par le partenaire, les enfants jouent également un rôle prépondérant en matière de soins. Les personnes qui requièrent de l’aide et des soins, et dont les enfants sont encore en vie, demeurent plus longtemps à la maison que les personnes sans enfant. Selon les données démographiques, il ne faut attendre un pourcentage nettement plus élevé de personnes âgées sans enfant qu’après 2030.
À court et moyen termes, le potentiel d’aide et de soins par le partenaire et les membres de la famille tendra à augmenter pour des raisons démographiques, car les personnes très âgées avec un partenaire et des enfants seront plus nombreuses que dans les cohortes précédentes.
Evolution du besoin en soins des personnes âgées
Plus les personnes sont âgées, plus les limitations liées à des problèmes de santé et d’infirmité deviennent fréquentes, encore que l’équation «âgé = malade» ne fonctionne pas. Si l’on questionne les personnes âgées directement, elles estiment souvent leur santé «bonne» à «très bonne». C’est le cas de la grande majorité des hommes et des femmes entre 80 et 84 ans et qui vivent à la maison : ils se considèrent en «bonne» ou «très bonne» santé. Une comparaison longitudinale entre 1992/93 et 2002 indique que la proportion des hommes et des femmes vivant à la maison et qui jugent positivement leur état de santé s’est encore partiellement accru.
À un âge avancé, les douleurs dorsales ou articulaires sont plus fréquentes. Plus du cinquième des personnes de 80 ans et plus, qui vit à la maison, en est affectée. Un groupe non négligeable se compose en outre de personnes âgées qui, vivant à la maison, connaissent des troubles du sommeil ainsi qu’un état de faiblesse générale. Les autres symptômes de maladie tendent par contre à diminuer avec l’âge. C’est le cas notamment des maux de tête, qui apparaissent plus souvent parmi les jeunes adultes et les personnes d’âge moyen que chez les aînés. En comparaison longitudinale entre 1992/93 et 2002, on observe une diminution de la fréquence des infirmités corporelles importantes au sein de la population des personnes âgées. Cette tendance s’explique avant tout par l’amélioration de la santé physique des personnes entre 65et 79 ans.
Si l’on prend en considération toutes les personnes âgées, indépendamment de leur forme d’habitation (ménage privé, home pour personnes âgées, établissement médico-social), le taux de besoin en soins pour l’ensemble des personnes de 65 ans et plus en Suisse est actuellement situé entre 10 et 11,5 pour cent. Jusqu’à 79 ans, moins de dix pour cent des personnes requièrent des soins. Pour la classe de 80 à 84 ans, ce sont déjà un bon cinquième. Et plus d’une personne sur trois de 85 ans ou plus nécessite de l’aide ou des soins.
Des modèles de calcul démographiques mettent en évidence qu’une réduction même modérée du besoin en soins (par exemple grâce à des mesures de promotion de la santé parmi les aînés ou de progrès réalisés en réadaptation) permet d’amortir considérablement l’impact démographique sur l’accroissement du nombre des personnes âgées nécessitant des soins. À la faveur des taux réduits de besoin en soins, le nombre des personnes âgées dépendantes de soins n’atteindrait qu’en 2020 le niveau qui serait observé dès 2010 sans changement de ces taux.
Rôle de la famille dans l’aide informelle aux personnes âgées
Comme on s’y attend, la proportion de personnes qui reçoivent une aide pour des raisons de santé augmente avec l’âge. À un âge élevé, l’aide des proches parents, des connaissances ou des voisins constitue une condition fondamentale pour le maintien à domicile de la personne âgée dépendante, tout particulièrement lorsque sa mobilité est réduite. Si, à l’échelle de la Suisse, on met en rapport les données des résidents de homes et d’EMS avec le nombre de personnes âgées qui requièrent des soins, on peut estimer à au moins 40%, sur l’ensemble du pays, la proportion de personnes âgées requérant des soins qui résident dans des institutions. Il en résulte que la proportion des personnes âgées soignées à la maison ne devrait pas dépasser soixante pour cent en Suisse (contre plus de 70% en Allemagne).
Les personnes âgées qui reçoivent de l’aide mentionnent en moyenne 1,7 à 1,8 personnes leur prodiguant de l’aide. En Suisse tout comme en Allemagne, la ou le partenaire est alors dans plus d’un cas sur trois la personne qui apporte l’aide ou les soins à titre principal. Eu égard à l’espérance de vie plus élevée des femmes et à la différence d’âge traditionnelle dans les couples, les femmes sont de fait fortement représentées dans ce rôle. Chez les couples âgés qui vivent ensemble, la disposition à s’engager si le ou la partenaire a besoin de soins demeure très importante. Elle est considérée comme allant de soi et ne saurait être mise en question. Adopter une perspective d’aide ou de soignant peut constituer une étape de développement importante à l’âge avancé, tout particulièrement pour les hommes.
Les propres enfants de l’intéressé, notamment les filles, occupent le deuxième rang quand il s’agit de procurer des soins informels. Malgré l’augmentation de la participation au marché du travail des femmes, les filles continuent de se montrer très disposées à aider leurs parents âgés.
Aide extra-familiale aux personnes âgées : les amis, les voisins et les groupes d’entraide
Compte tenu des transformations de notre société, on peut postuler un glissement plus marqué à l’avenir des liens du sang vers les affinités électives. De fait, les relations entre amis à un âge avancé ont gagné en valeur au cours des dernières décennies. De telles amitiés entre personnes âgées jouent surtout un rôle comme appui personnel et émotionnel, mais elles sont d’importance secondaire s’agissant du soutien pratique et de soins plus intenses. Les amis ou les amies des personnes âgées sont rarement les principaux prestataires de soins au sens étroit, une telle activité devenant rapidement très lourde, mettant en péril un principe fondamental de l’amitié, à savoir la réciprocité.
Contrairement aux relations d’amitié, les rapports entre voisins se sont plutôt distendus. La mobilité accrue des personnes âgées a partiellement contribué à l’extension de leurs relations sociales au-delà des frontières de leur voisinage direct. C’est pourquoi les voisins sont moins souvent cités que les proches parents ou les amis s’agissant de l’aide qu’ils apportent. Toutefois, l’aide des voisins n’est pas dénuée d’importance, en particulier pour les personnes très âgées. Un bon quart des personnes âgées de 80 ans et plus qui, tout en vivant à la maison, requièrent un soutien pour des raisons de santé, reçoivent de l’aide de leurs voisins. Très souvent, il s’agit d’une aide pour les achats, ou pour préparer les repas, ou encore pour des tâches ménagères physiquement astreignantes.
Actuellement, les personnes âgées sont plutôt sous-représentées au sein des groupes d’entraide, même si l’on assiste depuis les années 1990 à une rapide progression des groupements d’intérêts et des organisations d’entraide de personnes âgées. Au nombre des principaux domaines thématisés par les organisations de seniors, on compte le soutien social mutuel, le développement et l’entretien de contacts et de relations, l’engagement social pour les autres, la réalisation d’intérêts communs de nature sociale, culturelle ou créative, l’échange de services organisé dans le cadre d’une communauté d’intérêts, ainsi que l’engagement politique et la défense des intérêts. À un âge avancé, l’entraide au sens classique est confrontée à des limites inhérentes à la situation des intéressés. C’est pourquoi, dans les groupes d’entraide des aînés, les activités se concentrent non seulement sur les personnes âgées concernées, mais aussi sur leurs proches parents. Par ailleurs, on y accorde une grande importance à une bonne coopération avec les professionnels spécialisés, car les handicaps et les maladies survenant à un âge avancé constituent souvent des situations complexes du point de vue gériatrique. En ce sens, les groupes d’entraide de personnes âgées ou destinées aux personnes âgées, qui comportent des aspects sanitaires, ne représentent pas des substituts au système des services professionnels, mais ils constituent un complément important aux structures de prestations de soins existantes, qu’elles soient familiales, ambulatoires ou stationnaires.
Soins ambulatoires pour personnes âgées
Les données statistiques de l’aide et des soins professionnels à domicile pour la Suisse romande montrent clairement dans quelle mesure les personnes âgées bénéficient de telles prestations : en 2002, 71% des clients qui recevaient de l’aide et des soins professionnels à domicile étaient âgés de plus de 64 ans, et 42% d’entre eux avaient 80 ans ou plus. Des changements d’ordre socio-gérontologique ont également leur importance s’agissant du besoin croissant des prestations en question. En effet, on a premièrement assisté au cours des dernières décennies à une augmentation des petits et très petits ménages de personnes âgées : après le départ des enfants du domicile familial, nombre de personnes âgées vivent soit à deux, soit seules. Deuxièmement, le standard d’habitation des personnes âgées s’est nettement amélioré ces dernières décennies. Une telle situation encourage les intéressés à demeurer chez eux aussi longtemps que possible. Troisièmement, l’extension de l’espérance de vie exempte d’handicaps chez les personnes âgées accroît leur besoin en prestations ambulatoires, car l’absence d’handicaps ne signifie pas l’absence de maux. De nos jours, nombreuses sont les personnes âgées qui, tout en étant capables de gérer leur quotidien de façon autonome, dépendent ponctuellement des prestations de services ménagers et soignants.
Au total, quelque 8% des personnes comprises entre 65 et 79 ans et qui vivent à la maison recourent aux prestations d’aide et de soins professionnels à domicile; pour les personnes de 80 ans et plus, qui vivent dans un ménage privé, la proportion atteint 38 à 40%. Une analyse détaillée de l’Enquête suisse sur la santé de 2002 révèle que le recours aux services d’aide et de soins professionnels à domicile connaît une hausse marquée en particulier après 80 ans. À ce sujet, il faut ajouter que la proportion des personnes âgées qui font appel à ces services ambulatoires professionnels est étroitement associée à leur état de santé. Une estimation subjective négative de leur propre état de santé ou des restrictions fonctionnelles dans les activités journalières, ainsi que des problèmes de mobilité entraînent une utilisation plus fréquente des prestations d’aide et de soins professionnels à domicile.
L’aide et les soins ambulatoires professionnels en Suisse (Spitex) sont conçus de manière décentralisée, ce qui facilite une structure d’offres à petite échelle. Outre des avantages, tels la proximité des citoyens et une grande flexibilité locale de l’offre, la structure décentralisée de l’aide et des soins professionnels à domicile présente également certains inconvénients, par exemple la forte dispersion des ressources professionnelles et le risque d’énormes disparités entre les régions quant aux offres en matière de santé.
Dans notre région, la nouvelle Fondation de La Côte issue de la fusion de deux zones sanitaires représente une excellente structure parfaitement apte à gérer l’activité des soins à domicile.
Les centres médico-sociaux (CMS)
Outre le fait que les personnes âgées désirent rester à domicile, il faut mentionner que la prise en charge à domicile est en principe moins onéreuse qu’une prise en charge institutionnelle.
Des études socio-économiques menées en Suisse ces dernières années l’ont démontré. A domicile une partie de la prise en charge est souvent assurée par les proches. Ces derniers rencontrent cependant des difficultés lors de prises en charge de longue durée malgré l’intervention des CMS. Suite à un séjour hospitalier la personne âgée seule peut se trouver en difficulté face à une perte ponctuelle de son autonomie. Par leur mandat de prestations, les Centres médico-sociaux favorisent le maintien à domicile. Cependant il convient de l’actualiser avec les mesures proposées suivantes :
- définir plus précisément chacune des prestations actuelles des CMS soit les soins
à domicile, l’aide au ménage, le service de repas à domicile, la sécurité à domicile,
le prêt de matériel, le service de la petite enfance ;
- compléter l’offre des CMS par les soins palliatifs
- développer les appartements protégés à encadrement médico-social ;
- apporter une aide aux proches qui soignent afin d’éviter l’épuisement de ces derniers ;
- poursuivre la politique de recrutement du personnel et de sa formation ;
- participer à la formation des étudiants du domaine des soins et du social ;
- mettre en place un système d’information uniformisé et une comptabilité analytique ;
- assurer la qualité des prestations dans le sens de la LAMal ;
Les établissements médico-sociaux pour personnes âgées (EMS)
Malgré toutes les mesures mises en place pour le maintien à domicile un certain nombre de personnes devront bénéficier d’une prise en charge en établissement.
Les établissements médico-sociaux pour personnes âgées, sont au nombre de 41 en Valais. Ils ont subi un grand changement dans leur population. Celle-ci est relativement âgée, même si des personnes plus jeunes y sont aussi hébergées au vu de leur pathologie. La charge en soins a augmenté de façon importante et de plus en plus de personnes y séjournant sont atteintes de démence. L’hébergement de ces personnes pose des problèmes spécifiques dans la prise en charge et pour l’infrastructure. Les EMS sont aussi appelés à collaborer au maintien à domicile avec l’exploitation de lits d’accueil temporaire.
Les mesures concrètes proposées sont pour les EMS:
- donner un mandat de prestations aux EMS soit : d’héberger les personnes âgées dépendantes et de leur assurer les soins médicaux, infirmiers ainsi qu’une prise en charge sociale augmenter le nombre de lieux d’accueil de court séjour pour décharger les proches soignants ou permettre une transition entre l’hôpital et le domicile.
- la création des unités d’accueil temporaire dans les EMS doit être encouragée
- ouvrir des foyers de jour, voire de nuit, afin de favoriser le maintien à domicile des personnes peu dépendantes
- recruter et former du personnel soignant et les autres personnes nécessaires à fournir les prestations. Une réévaluation de la dotation du personnel a eu lieu 2005
- participer à la formation des étudiants du domaine des soins et du social
- participer à la recherche à la demande d’organismes spécialisés
- mettre en place un système d’informatisation uniformisé ainsi qu’une comptabilité analytique
- assurer la qualité des prestations dans le sens de la LAMal
- rénover et adapter l’infrastructure des EMS
- créer l’infrastructure nécessaire pour accueillir les personnes âgées dépendantes
La promotion de la santé et prévention des maladies et des accidents
Ces thèmes devraient être développés par rapport à la personne âgée, aux proches soignants ainsi qu’au personnel des institutions tout spécialement dans les CMS et les EMS. L’autonomie ainsi que la qualité de vie augmentera et une répercussion positive à moyen terme devrait être ressentie dans les coûts de la santé. L’évaluation des projets devrait le mettre en évidence. La prise en charge des personnes âgées dépendantes
Service de la santé publique
Il conviendrait de mettre en place des programmes ciblés concernant la personne âgée, les propositions sont :
- des visites préventives
- la prévention des chutes
- la prévention de la malnutrition, la promotion de l’équilibre alimentaire
- le dépistage de la maltraitance
- la sensibilisation à la consommation des médicaments
- la prévention de la douleur et son traitement
- la sensibilisation aux directives anticipées
- l’introduction de la carte patient
- le dépistage précoce de la maladie d’Alzheimer.
Certaines de ces propositions sont peut-être en cours d’être réalisées.
Les soins à domicile en général
On entend par soins à domicile les prestations effectuées par du personnel infirmier et dispensées dans le cadre de l’assurance obligatoire des soins (art. 7 OPAS). Ce sont notamment les évaluations de situation, les informations et conseils aux patients ainsi qu’à leur entourage, les soins techniques délégués par les médecins, les soins de base complexes.
Les soins sont planifiés et prodigués 7 jours sur 7 et 24h sur 24. Afin d’assurer une continuité optimale des soins, des contacts étroits et une bonne coordination doivent être établis avec les centres hospitaliers vaudois, les médecins et les autres institutions. Les CMS disposent aujourd’hui normalement des moyens nécessaires à ces contacts.
L’aide au ménage
On entend par aide au ménage des prestations comportant l’aide à la famille, l’aide à la gestion complète du ménage, l’hygiène et le soutien dans les actes de la vie quotidienne. Ces prestations sont dispensées, en fonction de critères définis, soit par des aides familiales diplômées, soit par du personnel auxiliaire d’aide. Les prestations de soutien dans les actes de la vie quotidienne incluent des présences de jour ou de nuit, la mobilisation physique et psychique, la suppléance ou le soutien des familles et de l’entourage dans l’accompagnement de personnes en perte d’autonomie. Les prestations d’aide sont planifiées 7 jours sur 7 et 24h sur 24. Afin d’assurer une continuité optimale de l’aide, des contacts étroits et une bonne coordination doivent être établis encore une fois avec centres hospitaliers, mais aussi les médecins et les autres institutions.
Service de repas à domicile
Les CMSR sont responsables de la mise sur pied, de l’organisation de distribution régulière de repas à domicile sur l’ensemble de leur secteur. Les repas répondent à des normes de qualité, de diététique et d’hygiène incluant les régimes alimentaires les plus fréquents (repas sans graisse, diabétiques, sans fibre, etc.).
La livraison des repas peut être assurée par du personnel d’aide auxiliaire rattaché au service des repas ainsi que, dans des cas précis, à des bénévoles. L’ensemble de ces personnes doit recevoir les consignes nécessaires pour assurer la livraison des repas. Elles doivent régulièrement informer les équipes de maintien à domicile lors de situations particulières afin de coordonner efficacement les diverses prestations.
La sécurité à domicile
On entend par sécurité à domicile toutes les mesures visant à réduire l’insécurité physique et psychique des personnes vivant chez elles. Ces prestations s’inscrivent dans l’aide et les soins à domicile. Elles comprennent la prévention des accidents domestiques, l’adaptation du logement, le soutien et le suivi professionnel en cas d’anxiété des personnes ou de leur entourage. La sécurité à domicile inclut également des permanences téléphoniques en cas de soins continus et des permanences téléphoniques en lien avec des systèmes d’alarme. Les permanences liées à des systèmes d’alarme fonctionnent 24h sur 24 et 7 jours sur 7.
Le prêt et location de matériel
Les CMS mettent à disposition, en prêt ou en location, tout le matériel auxiliaire nécessaire aux soins ou à la vie quotidienne des personnes malades ou en perte d’autonomie à domicile, sur l’ensemble de leur secteur. Ils sont responsables de la gestion des stocks, de la gestion des locaux de dépôts du matériel, de l’entretien et de l’hygiène de ces locaux ainsi que de l’entretien du matériel. L’évaluation professionnelle, dans les situations de maintien à domicile, prend en compte les aspects des limitations fonctionnelles des personnes et propose des moyens auxiliaires afin de bénéficier de plus d’autonomie. Pour les soins, il est également indispensable de disposer du matériel nécessaire pour une prise en charge adéquate. Un service de prêt et de location de matériel auxiliaire doit être accessible au public pendant les jours ouvrables, selon des horaires journaliers définis.
Le service de la petite enfance
Ce service comprend des séances de consultations pour nourrissons permettant aux parents de contrôler le développement de leurs enfants (de 0 à 2 ans), de bénéficier de conseils notamment dans les domaines de l’alimentation, du sommeil, du développement et des soins courants aux bébés. Des consultations pré-scolaires (2-4 ans) font également partie de ce secteur. Les enfants bénéficient d’une évaluation dans les domaines du développement psychomoteur, du développement physique et sensoriel.
Nouveaux mandats de prestations des CMS en 2005
Au vu de l’évolution démographique et du nombre grandissant de personnes âgées vivant seules à domicile ainsi que du nombre de familles impliquées dans les soins de la personne âgée il y a lieu de développer ou d’intégrer des offres nouvelles dans les prestations des CMS.
Quatre domaines sont à retenir :
Les soins palliatifs
Les soins palliatifs prennent une place toujours plus importante dans la prise en charge à domicile. Les personnes âgées désirent souvent passer la dernière partie de leur vie à domicile et dans leur environnement habituel. Il en résulte pour le personnel des CMS des efforts supplémentaires en vue d’assurer une formation continue en soins palliatifs et soins de fin de vie. Dans ce domaine, les CMS travaillent également avec des fournisseurs privés de prestations.
La médecine, les soins et l’accompagnement palliatifs comprennent tous les traitements médicaux, les actes de soins ainsi que les mesures de soutien psychique, social et mental en faveur de personnes souffrant d’une maladie progressive et incurable. Leur objectif est de soulager la souffrance et de garantir au patient et à ses proches la meilleure qualité de vie possible ainsi qu’une prise en charge adéquate en fin de vie.
Les appartements intégrés à encadrement médico-social (Alter-ego)
Les appartements à encadrement médico-social sont des appartements qui hébergent plusieurs personnes âgées. Les personnes bénéficient des prestations d’aide et de soins des CMS. Ces appartements sont destinés en particulier à des personnes âgées dépendantes, qui souhaitent continuer de vivre dans leur région.
Les CMS développent dans leur région et en complément des prestations d’aide et de soins à domicile, des appartements intégrés à encadrement médico-social. On entend par appartements intégrés à encadrement médico-social de nouvelles formes d’habitats complémentaires au domicile habituel et aux institutions existantes. Ces appartements adaptés (sans barrières architecturales) réunissent sous leur toit quelques personnes requérant une intégration sociale et des soins. Le mot « intégré » signifie que ces appartements sont intégrés au village ou au quartier. Les personnes qui y vivent sont colocataires et conservent ainsi leur indépendance tout en ayant la possibilité de ne pas être seules.
Les prestations d’aide et de soins sont dispensées par le personnel du CMS comme dans n’importe quel domicile et des prestations d’accompagnement et de soutien dans les activités de la vie quotidienne sont assurées par du personnel auxiliaire d’aide (auxiliaire de vie) sous la responsabilité des professionnels. Les CMS interviennent comme intermédiaires pour la location et la mise à disposition des appartements.
Des objectifs doivent être fixés notamment par la Fondation de la Côte, en matière de mise à disposition d’appartements répartis dans notre région.
L’aide aux proches qui soignent
Selon des chiffres publiés par Pro Senectute on estime en Suisse qu’environ 250’000 personnes sont soignées à court ou long terme – parfois pendant plusieurs années – par des proches. Ces proches sont des membres de la famille parfois aussi des voisins et/ou des amis.
La plupart de ces soignants sont déjà en âge AVS. L’Office fédéral de la statistique (OFS) 1/2003 mentionne qu’une étude française de l’INSEE indique que 50% des personnes âgées sont aidées uniquement par leur entourage. La moitié des aidants principaux sont les conjoints – le plus souvent la femme ; leur âge moyen est de 70 ans et dans la moitié des cas, le conjoint aidant a plus de 70 ans. Lorsqu’un enfant est le principal fournisseur d’aide, l’âge moyen est de 51 ans. En Suisse, un article paru il y a quelque temps dans le journal des infirmières « L’aide au soignants naturels, un maillon essentiel dans le maintien à domicile » fait état de chiffres suivants :
- 80% du besoin en soins à domicile est couvert par les proches
- 60% des soignants naturels sont des conjoints (dont 80% des femmes)
- 40% des filles et des belles-filles
- un tiers d’entre eux ne font pas appel aux services de soins à domicile parce que ils ne veulent pas d’étrangers à la maison
- les membres de la famille fournissent 17.9 heures de soins par semaine durant 6.5 ans en moyenne 60% des proches soignants sont âgés entre 60 et 90 ans.
Ces soins de longue haleine sont exigeants et ont souvent comme corollaire l’épuisement des soignants informels. D’autre part, certaines familles connaissent des problèmes financiers liés à ces soins de longue durée. Ces personnes sont souvent en lien avec le système de soins formel, soit les CMS. Il conviendrait de développer avec éventuellement d’autres partenaires (Pro Senectute, les EMS) une systématique d’offre d’aide aux proches soignants. Les aides à prévoir sont surtout de donner des plages de répit à ces soignants en favorisant l’accueil de la personne malade dans les centres de jour, dans les unités d’accueil temporaire et de faire connaître le droit à la rente d’impotence pour les proches soignants. Cette aide financière pouvant permettre d’aider au paiement des répits par exemple ou aux frais liés aux foyers de jour. Il y aurait aussi lieu de faire connaître les offres d’aide en soins ainsi que de répit aux familles qui ne sont pas connues des CMS.
Les visites préventives auprès des personnes âgées à risque
Afin de favoriser le maintien à domicile de la population âgée ayant des handicaps dits légers, il conviendrait de prévoir des visites préventives afin de maintenir le potentiel d’autonomie maximal de ces personnes.
Ce projet, soutenu notamment par santé suisse, devrait être généralisé sur toute la Suisse. Il consiste à évaluer les risques auprès des personnes âgées sans problème par un questionnaire qui leur est envoyé. L’évaluation des risques personnels est adressée à la personne même et à son médecin traitant qui l’encouragera aux mesures jugées appropriées (instauration d’un traitement, organisation de la maison, alimentation, exercice physique).
Il convient d’examiner ensemble avec les médecins traitants et les autres partenaires, l’opportunité de l’introduction de ce projet avec l’informatisation des CMS et les possibilités ainsi données, de gérer les flux d’informations et de réponses.
Les personnes atteintes de démence
Les personnes atteintes de démence en établissement médico-social constituent pour les soignants qui s’en occupent un défi quotidien. Ces personnes sont aussi au centre d’une recherche réalisée dans 19 EMS valaisans dans le cadre d’une action conjointe du fonds national de la recherche scientifique et de la commission pour la technologie et l’innovation dans le but de promouvoir la recherche appliquée dans les HES.
De cette recherche, nous signalons les résultats suivants:
Parallèlement au vieillissement de la population, on constate que les personnes accueillies dans les EMS sont pour une partie d’entre elles de plus en plus âgées et qu’un certain nombre d’entre elles souffrent de démences. Ceci est aussi confirmé par les rapports des médecins répondants qui mentionnent chaque année un taux plus important de personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ou d’autres démences dégénératives ou vasculaires. Les problèmes les plus fréquents lors d’une démence sont :
- les troubles de la concentration
- les pertes de mémoire, (amnésie)
- la désorientation dans le temps, dans l’espace, en situation et en rapport à elle-même
- troubles du langage (aphasie)
- troubles de la reconnaissance (agnosie)
- imprévoyance, absence de plans
- troubles des mouvements volontaires (apraxie) ;
- perte de la capacité de jugement
- déficit de la capacité d’abstraction ;
- troubles de la gestion des émotions et des comportements.
Le travail des chercheurs met en évidence des appréhensions des soignants face à l’imprévisibilité d’un tableau clinique déstabilisant. Des conclusions de leur travail on peut retenir essentiellement les points suivants qui touchent 3 axes:
L’institution
« Concernant l’organisation, les unités composées de personnes atteintes de démence posant des difficultés d’adaptation à la vie communautaire ne devrait pas dépasser le nombre de 10.
Au-delà de ce chiffre le risque de surmenage des soignants est réel.
En regard du nombre croissant de personnes atteintes de démence, l’architecture des EMS est amenée à subir des changements. Des zones de déambulation accessibles à ces personnes sont nécessaires (…).Une évaluation de l’organisation du travail sous l’angle de la quantité et de la qualité nécessiterait une réflexion intégrant une conception de soins adaptée… »
Architecture, construction d’EMS
Comme le décrit le travail de l’OFAS, l’habitat et la qualité de vie dans la vieillesse sont étroitement liés. Des logements adaptés aux personnes âgées sont ceux où des personnes très âgées peuvent se déplacer dans un environnement familier.
Les normes architecturales de construction des EMS édictées par l’OFAS datent de plus de vingt ans. La suppression, dès 1990, du subventionnement fédéral des coûts de construction des institutions pour personnes âgées, a eu notamment comme conséquence que ces directives n’ont plus été adaptées aux besoins actuels des EMS.
Afin de permettre aux maîtres de l’ouvrage et aux architectes mandatés de préparer des projets de construction qui seront à même de répondre à leurs besoins mais aussi aux exigences en matière d’autorisation d’exploiter un établissement, le service de la santé publique a préparé, en collaboration avec le service cantonal des bâtiments, un nouveau programme-cadre des locaux (cf. document en annexe).
Comme son nom l’indique, ce document se veut directif tout en laissant la possibilité d’adapter les constructions, d’une part à des besoins spécifiques et particuliers à chaque cas, et d’autre part aux idées créatrices des architectes. Toutefois, les exigences minimales définies en matière notamment de dimensionnement des chambres et des espaces de circulation et d’accueil sont à respecter impérativement de même que celles permettant l’intégration des personnes handicapées.
Enfin, et à l’origine de tout projet de construction ou de réaménagement d’une institution, le maître de l’ouvrage devrait élaborer un concept d’hébergement basé sur les besoins des résidants, du personnel et des visiteurs.
Centres médico-sociaux (CMS)
Au vu de l’évolution démographique et du nombre grandissant de personnes âgées vivant seules à domicile, du nombre de familles impliquées dans les soins de la personne âgée ainsi que des nouvelles exigences envers les institutions il y a lieu :.
D’actualiser et de compléter le mandat de prestations délivré aux 6 Centres médico-sociaux régionaux en 1997.
- Les soins à domicile en général 7 jours sur 7 et 24h sur 24
- L’aide au ménage 7 jours sur 7 et 24h sur 24
- Le service de repas à domicile 7 jours sur 7
- La sécurité à domicile liée à des systèmes d’alarme fonctionnant 24h sur 24 et 7 jours sur 7
- Le prêt et location de matériel
- Le service de la petite enfance (0-4 ans)
- Les soins palliatifs
- Les appartements intégrés à encadrement médico-social
- L’aide aux proches qui soignent
- Les visites préventives auprès des personnes âgées à risque
Etablissements médico-sociaux (EMS)
La mission des EMS s’est transformée ces dernières années suite au changement de la population accueillie qui est de plus en plus atteinte dans sa santé lors de son entrée établissement. Ceci vaut pour les personnes très âgées qui y sont accueillies comme pour les plus jeunes qui nécessitent une prise en charge résidentielle. Au niveau de l’institution les adaptations au niveau du personnel et de la structure sont importantes. D’autre part les EMS sont appelés à participer au maintien à domicile des personnes âgées en offrant des structures de décharge ponctuelle pour les familles, ou en offrant à la personne âgée une période transitoire d’hébergement suite à une hospitalisation. Pour ce faire il convient :
De définir plus précisément le mandat de prestations aux EMS en définissant
De définir les prestations :
- héberger les personnes âgées dépendantes et leur assurer les soins médicaux, infirmiers ainsi qu’une prise en charge sociale
- Augmenter le nombre de lieux d’accueil de court séjour pour décharger les proches soignants ou permettre une transition entre l’hôpital et le domicile. La création des unités d’accueil temporaire dans les EMS a été encouragée mais devra se poursuivre
- Ouvrir des foyers de jour, voire de nuit, afin favoriser le maintien à domicile des personnes peu dépendantes, en collaboration avec les CMS
- Recruter et former du personnel soignant et les autres personnes nécessaires à fournir les prestations
De mettre en place :
- Un système d’assurance qualité
- La comptabilité analytique
- Le système d’information
- La systématisation des récoltes de données statistiques
- Une politique de formation continue du personnel
- Une politique de lieux de formation de divers futurs professionnels, développement du partenariat avec les écoles
- La collaboration à des projets pilotes permettant l’étude de développements nouveaux aussi bien au niveau des soins que de l’entreprise.
- Un système d’évaluation des mesures prises (indicateurs)
PS dans certaines régions les CMS assurent la coordination du bénévolat
On peut naître vieux comme on peut mourir jeune.
Jean Cocteau
Les générations sont solidaires à travers le temps et à travers les sottises.
Jacques Bainville
Un des privilèges de la vieillesse, c’est d’avoir outre son âge, tous les âges.
Victor Hugo
Bibliographie: