Trois militaires exceptionnels

La plus grande partie de ma carrière militaire l’a été au sein des troupes mécanisée de notre pays.

Tout d’abord au bataillon de chars 18, puis au régiment de chars 1. Avec la disparition de la division mécanisée 1, c’est au sein de l’Etat major de la brigade blindée 1 que j’ai mis un terme à mon engagement militaire.

Durant ces nombreuses années, j’ai eu la chance de servir sous les ordres de trois officiers remarquables pour lesquels je garde encore aujourd’hui une immense estime.  Chacun avec ses qualités intrinsèques, mais tous avec une grande intelligence, un humanisme à propos et des compétences hors normes.

Deux de ces grands hommes nous ont déjà quitté malheureusement.

Henri Daucourt (1940-2006)

En 1960, il quitte l’entreprise familiale pour se tourner vers l’instruction militaire et effectue dès lors toute sa carrière dans l’armée suisse comme officier des troupes mécanisées. Premier-lieutenant (1.1.1966) ; capitaine (1.1.1968), il devient officier d’état-major (état-major général de l’armée, EMG) ; major EMG (1.1.1976) ; lieutenant-colonel EMG (1.7.1982) ; colonel EMG (1.1.1984). D. est successivement commandant de compagnie (1967-1972) ; commandant de bataillon (1976-1980) ; chef d’état-major de la division mécanisée 1 (1981-1984) ; commandant du régiment de chars 1 (1985-1986).
En tant qu’instructeur, il est instructeur de troupes mécanisées légères (TML) (1.1.1965) ; instructeur de compagnie aux école de sous-officiers (ESO) / école de recrues (ER) (1966-1977) ; école de guerre à Civitavecchia (Italie, cours supérieur d’état-major, 1977-1978) ; instructeur à l’état-major des essais TML (1979) ; commandant de la Place d’Armes de Bure et chef de coordination des places de tir du Jura (1.8.1979-1981) ; commandant des ER troupes Légères 25/225 et commandant de la Place d’Armes de Bure (1982-1983) ; commandant des ESO/ER trp blindées 23/223 (1984-1985) ; commandant de l’école d’officiers TML (Italie) (1986).

Un accident de montagne survenu le 15 juin 1986 durant un cours alpin volontaire met un terme à sa carrière dans l’armée suisse, victime d’un traumatisme cranio-cérébral dont il se relève.

Membre du comité de direction et co-président (1998-2000) puis président de FRAGILE Suisse (2000-2005), organisation d’aide aux traumatisés crâniens et à leurs proches. A nouveau co-président (22 janvier-4 juillet 2005), il se retire en raison de la détérioration de sa santé. Membre de l’Association jurassienne pour les traumatisés cranio-cérébraux (devenue Fragile Jura en 2008). Il oeuvre également pour la création du Centre Rencontres de Courfaivre (ouvert en 2000). Membre de la Société Coopérative Rencontres-Santé (Courfaivre, 2003-2006).

 

Jean-Jacques Duc, (1948 – 2007)

De Chavannes-sur-Moudon (VD), a enseigné les mathématiques à l’école secondaire d’Avenches après avoir achevé les études qu’il a effectuées à l’Université de  Lausanne de 1972 à 1977. En 1977, il est nommé instructeur dans les troupes mécanisées et légères (TML). Il assume ensuite des engagements dans des écoles de recrues et d’officiers, ainsi que dans des cours d’état-major général, engagements qu’il interrompt pour suivre un stage à la Scuola di Guerra de Civitavecchia, en Italie (de 1987à 1988). De 1991 à 1993, Jean-Jacques Duc commande les écoles de recrues des troupes légères 25/225, et entre 1994 et 1995, l’école d’officiers TML à Thoune. Il est commandant de la région d’instruction 1 depuis 1996. A l’armée, il a été incorporé, en tant qu’officier d’état-major général, à l’Etat-major de la division de campagne 2 et a commandé le bataillon de chars 1. Le régiment des cyclistes 4 lui est subordonné depuis 1994.

En 1997, il est nommé commandant de la Brigade blindée 1 et promu au grade de  brigadier.

 

 

Jacques Dousse (1948 –

Jamais un commandant de corps n´aura été aussi jeune ! Le Conseil fédéral a promu, au 1er janvier 1997, Jacques Dousse au grade de général trois étoiles, après seulement deux années comme brigadier. Avec ses bientôt 49 ans, le nouveau chef des Forces terrestres se sent très proche de la jeunesse. Mais davantage encore : le Fribourgeois Dousse – instructeur sur la place d’armes de Thoune durant de nombreuses années, puis commandant de la brigade blindée 1, grande unité romande – – incarne-t-il ce lien entre les régions linguistiques du pays : pour le commandant de corps Dousse, il n´existe, dans les rangs de l´armée, aucun fossé linguistique.

Après avoir été le Chef des Forces terrestres pendant sept ans, le commandant de corps Jacques Dousse quittera ses fonctions le 31 août 2003.
Il sera remplacé le 1er septembre 2003 par le divisionnaire Luc Fellay.

Jacques Dousse, âgé aujourd’hui de 55 ans, avait été le premier commandant de la brigade blindée 1, mise sur pied avec l’armée 95. Il avait été nommé à la tête des Forces terrestres le 1er janvier 1997 et promu simultanément commandant de corps.

En tant que premier responsable de l’instruction de notre armée, il a mené à bien de nombreux programmes, comme les projets pilotes « Militaires en service long » et « Militaires contractuels ». C’est également sous sa houlette que l’École militaire supérieure est devenue l’Académie militaire (ACAMIL) de l’EPFZ. Défenseur opiniâtre de l’armée de milice, Jacques Dousse a porté son effort notamment sur la professionnalisation de l’instruction, sur le renforcement et l’affermissement du corps des  instructeurs professionnels. Quant à la consommation de drogues dans les écoles de l’armée, elle était l’une de ses grandes préoccupations. En imposant le principe de la « tolérance zéro », il est parvenu à résoudre dans une large mesure le problème de la drogue dans les écoles de recrues et les écoles de cadres.

Parmi les projets auxquels s’est attelé récemment le commandant de corps Dousse, il faut citer le grand programme des régionalisations, c’est-à-dire l’occupation future des places d’armes et la réunion de certaines exploitations des Forces terrestres, ainsi que la réorganisation du Corps des gardes-fortifications.