Denys Jaquet

Conseiller municipal rollois

Région Nyon

Le développement régional a pris beaucoup de retard dans le canton de Vaud et c’est particulièrement vrai en ce qui concerne notre région de La Côte. L’attentisme et les espoirs provoqués par le projet de redécoupage des Districts y sont pour quelque chose. Cela est pourtant loin d’être une excuse et à l’heure où l’avenir se dessine assez clairement, on ne voit toujours pas de réaction propre à espérer un changement de mentalité. Chacun admet que le temps des esprits de clocher est révolu, mais personne ne sait vraiment comment changer cela.

Pourtant, pour La Côte c’est un enjeu essentiel dans plusieurs domaines tels que : la formation, les structures sociales, les transports, l’approvisionnement en eau, en énergie, la gestion des déchets, sans oublier le tourisme et bien entendu le développement économique. Pour une certaine partie de ces secteurs, des associations intercommunales existent déjà regroupant un certain nombre d’intérêts. Cependant, on constate régulièrement des dissensions dans le fonctionnement et au moment de prendre des décisions. L’un des sentiments évoqué par les membres des communes de moindre importance est le fait de participer financièrement, mais de n’avoir jamais réellement le droit au chapitre.

A ce contexte fragile est venu se greffer ces dernières années, la propre réorganisation du canton. La teneur des changements, leur implantation parfois brutale, la complexité des raisons à souvent perturbé les responsables communaux et irrité, faute d’une communication mal gérée, les organes délibérants.

Aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins. L’époque ou la croissance économique permettait à chacun des acteurs de la société, d’une région, de réagir en fonction de l’actualité et lors de la révélation de problèmes est révolue. La souveraineté de l’Etat est remise en cause par l’Etat lui-même, acceptant un certain nombre de tâches qu’il a reconnue désormais et en renvoyant toute une autre partie à ces sujets. Ainsi pour les communes, il s’agit aussi de le reconnaître et de l’admettre. Cette prise de conscience pourrait peut-être être le départ d’une nouvelle attitude, voir d’une nouvelle pensée vis-à-vis de nos voisins les plus proches au sein d’une même région.

Tout autour de nous le monde s’est mis en marche, ce monde est composé de régions qui passent ou qui sont passé par les mêmes défis à relever et tels qu’ils se présentent à nous aujourd’hui. La capacité à relever ces défis fera la force de la région qui est la nôtre. Ne pas les relever, serait la plus grande honte des responsables politiques en place. En effet, contrairement à d’autres, nous avons tous les atouts pour réussir. Situation géographique exceptionnelle, pôle international, grandes écoles, aéroport international, réseau de transport moderne, tissu socio-économique diversifié, tout est entre nos mains pour réussir. Il suffit juste de penser autrement, s’accepter mutuellement  et se mettre au travail.

Probablement, ces énormes avantages sont-ils également un frein aux idées et aux changements. Tel le fils à papa, ne voyons-nous pas les efforts auxquels il faut consentir ne serait-ce que pour conserver ces avantages et aussi combien peut-être ont-ils été difficile à obtenir par ceux qui nous ont précédés.

Serons-nous capable d’être digne de cet héritage ? Telle est la question posée à notre région et peu importe finalement si cette région va ou non, des rives de La Versoix à celle de la Venoge.