Entre 1987 et 1993, les divisions mécanisées de notre pays effectuaient la transition du chars 68, produit en Suisse, et largement dépassé, par un tout nouveau chars de combat d’origine allemande, le Léopard 2.
380 exemplaires flambant neuf ont ainsi rejoint notre armée lui donnant une nouvelle force de frappe jamais obtenue jusqu’à ce jour.
Avec les réductions d’effectifs de l’armée 95 et de l’armée XXI, et suite à la chute du Pacte de Varsovie, différents systèmes d’armes sont devenus inutiles dont le chars Léopard 2. Ainsi, peu d’années après son acquisition une partie de la flotte de ce bijou technologique a été désaffectée et entreposée à divers emplacements. Pas loin d’être un scandale financier et politique, cette décision n’a fait que peu de bruit à l’époque, le mur de Berlin s’était écroulé et le vent d’une paix durable soufflait sur l’Europe et dans le monde.
Mais alors, à l’heure ou l’Ukraine, aujourd’hui en guerre, s’évertue à demander la fourniture de chars Léopard par l’Allemagne, sans trop de succès, que sont devenus ceux que notre armée possédait ?
Par une communication du 18 novembre 2010 du Conseil fédéral, on apprenait que 42 exemplaires du Léopard 2, dit excédentaires, partiellement déséquipés, étaient vendus sans armement à l’entreprise allemande Rheinmetall Landsysteme, appartenant au groupe d’entreprises allemand produisant le char de combat en question.
Dans le même temps et selon le même principe, la Suisse décidait de revendre 12 exemplaire au Canada.
Depuis lors, 134 exemplaires ont été modernisés dans le cadre du programme d’armement 2006 et des mesures d’entretien ont été réalisées sur ces chars de combat. Ils équipent normalement aujourd’hui les forces terrestres de notre pays, constituées des nouvelles brigades mécanisées 1, 4 et 11.
Enfin, sur les chars 87 Leo réformés en raison de la réduction des effectifs, 12 ont été transformés en char du génie et de déminage. Ce char spécial qui opère conjointement avec le char 87 Leo est construit sur la base du châssis du char de combat ; il est doté des superstructures et équipements supplémentaires nécessaires pour le service du génie et pour le déminage.
Ainsi, il doit probablement rester au moins une centaine d’exemplaires qui dorment dans des dépôts frigorifiques à des fins de conservation ou de remplacements.
La Suisse, au cœur de l’Europe, pétrie de neutralité, ayant refusé de transmettre à l’Allemagne des lots de munitions, probablement destinés en finalité à l’Ukraine, continue de s’asseoir sur ses réserves de blindés.
Jusqu’à quand ? A moins que…