L’Europe se trouva bien dépourvue lorsque la guerre fût venue.
Plus que jamais, l’ombre de la seconde guerre mondiale plane sur le conflit russo-ukrainien.
En effet, le monde occidental semble découvrir l’enracinement de la société russe à l’ombre du dernier conflit mondial.
Endoctrinement militaire permanent de sa jeunesse qui, depuis la mort de Staline, la chute de l’Empire soviétique et l’avènement d’un certain Poutine n’a jamais cessé d’exister.
Qu’un peuple souhaite s’extraire d’un tel obscurantisme et celui-ci est immédiatement sujet à l’anéantissement. Après la Tchétchénie, l’Ukraine est la nation qui en fait les frais aujourd’hui.
Comment les renseignements européens ont-ils pu sous-estimer, voir même négliger une telle situation et ne pas voir cette menace si proche peser sur leur continent ?
Ainsi, l’Europe se trouve bien dépourvue lorsque la guerre fût venue. Et pour reprendre un autre écrivain, on peut considérer que désormais elle est contrainte à subir le choc des illusions perdues.
A court de chars, à court de munitions, à court de coordination, à court de courage, à court de ressources, la démocratie occidentale se retrouve en danger.
Comment a-t-on pu imaginer que le « simple » parapluie nucléaire, celui de l’OTAN offrait toutes les garanties de non-agression de la part du plus grand pays du monde, dirigé par une dictature qui n’a jamais cherché à cacher ses intentions ?
Comment a-t-on pu rester si silencieux et si peu réactif lors de la première invasion de l’Ukraine en Crimée en 2014 ?
Comment a-t-on pu être si aveugle quant à la véritable force militaire conventionnelle de la Russie ?
Comment a-t-on pu croire que les sanctions internationales vis-à-vis de l’agresseur ne puissent pas être contournées facilement ?
Comment a-t-on pu accepter et échanger avec un Etat voyou et si corrompu ?
Désormais, les médias, les réseaux sociaux nous ouvrent les portes d’une Russie plus que jamais en dehors des réalités, plongée qu’elle se trouve à regretter le dernier empire perdu et assoiffée de le retrouver à tout prix.
Aujourd’hui, le peuple européen obnubilé par son seul développement économique et ses grands principes, découvre avec stupeur sa dépendance énergétique non seulement face à la Russie, mais également face au monde tout entier. Il appréhende également certaines réalités dans le domaine militaire qui font surface.
Un exemple, la Suisse, pays neutre et montagnard, treize fois plus petit que la France, possède autant de chars de dernière génération que son voisin. Pire, la France n’a plus d’usine pour produire le char Leclerc et la prochaine génération de blindés (franco-allemands) ne sera opérationnelle qu’en 2040.
Autre exemple, la Grande Bretagne dispose d’un peu plus de 400 chars Challenger 2 construits à ce jour, dont environ 170 exemplaires ont été livré aux trois régiments blindés du Royal Armoured Corps. Le solde est destiné à l’entrainement et à la réserve. Par ailleurs, les munitions pour ce char ne sont pas compatibles avec celle de l’OTAN.
Quant au fameux char Léopard 2, un peu plus de 3000 exemplaires ont été semble-t-il construits et vendus par l’Allemagne à plusieurs pays, notamment européens, mais combien sont-ils opérationnels aujourd’hui ?
Ainsi, la demande importante d’aide militaire de la part de l’Ukraine, notamment en chars de combat, mais également en munition, risque fortement de ne pas être satisfaite.
A l’évidence, l’Europe aujourd’hui dépourvue, n’est pas prête avant longtemps à une guerre conventionnelle avec qui que ce soit.
Une situation qui rappelle les heures les plus graves de son histoire. Une histoire ou elle doit à nouveau compter et espérer sur une Amérique qui pourrait cette fois-ci ne pas être au rendez-vous.